A PROPOS

Présentation du Projet PROGRES - SD3C

Présentation

Initié en septembre 2017, formulé en octobre 2018, le Projet de Gestion Durable des Ressources Naturelles, d’Equipement Communal et de Structuration des Producteurs Ruraux – PROGRES a fait l’objet de négociations techniques et financières en février 2020, qui ont abouti à son approbation par le Conseil d’Administration du FIDA en avril 2020. Son Accord de financement a été signé en juin 2020, et mis en vigueur en octobre la même année.

PROGRES fait suite au PASK II (Projet de Lutte Contre la Pauvreté dans l’Aftout-Sud et le Karakoro, Phase II) mis en œuvre entre 2014 et 2019, et met à l’échelle les activités réussies et les démarches développées dans ce projet.

RAISON D’ETRE DU PROJET PROGRES

PROGRES propose une transformation rurale profonde basée sur la gestion durable des ressources naturelles en plaçant les communautés rurales pauvres au cœur de sa théorie de changement. Celle-ci se propose d’atténuer l’ampleur de la dégradation des ressources naturelles qui fragilise les écosystèmes agropastoraux et la résilience des communautés rurales mauritaniennes en compromettant leurs moyens d’existence.

Figure 1 : Théorie du changement

Si le changement climatique en est la première cause, la dégradation des ressources naturelles est amplifiée par le facteur humain responsable de la déforestation qui augmente la fréquence des périodes de sécheresse ; la pression sur les terres arables avec la persistance des systèmes de production extensif ainsi que la surexploitation pastorale

qui contribue à la dégradation des ressources herbacées. En parallèle, le tarissement des ressources en eau et la réduction des parcours pastoraux augmentent la mortalité animale et accentuent les conflits agriculteurs – éleveurs autour des bassins de production. La gestion des ressources naturelles se heurte par ailleurs à une faible capacité organisationnelle et managériale des communautés.

Ces dernières manquent aussi d’un accès minimum aux services sociaux de base ; ce qui les confine dans la survie et les éloigne des enjeux et menaces liés à leur environnement. Les carences du tissu organisationnel limitent la durabilité des investissements et rendent les communautés rurales dépendantes des projets ; ce cercle vicieux entretient l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité des ruraux pauvres tout en compromettant l’atteinte des objectifs de développement durable relatifs à la faim, la pauvreté, l’équité et le changement climatique.

Face à ces effets néfastes, PROGRES propose une approche axée sur la maîtrise communautaire des problèmes et enjeux de développement socioéconomique et sur l’appropriation locale des solutions durables de gestion des ressources naturelles et le renforcement de la résilience des groupes vulnérables. PROGRES capitalise les expériences acquises en Mauritanie avec l’appui du FIDA et notamment avec le Projet de lutte contre la pauvreté dans l’Aftout sud et le Karakoro (PASK II).

Objectif général

Améliorer les conditions de vie et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales pauvres (femmes et jeunes en particulier)

Objectif spécifique

PROGRES vise à autonomiser les ruraux pauvres dans leur accès durable aux ressources naturelles et aux équipements collectifs. Il contribue aux objectifs stratégiques 1 et 2 du COSOP 2018 – 2024 qui visent à (i) renforcer la sécurité alimentaire des populations rurales pauvres et leur résilience aux effets du changement climatique ; et (ii) renforcer les institutions représentant les ruraux pauvres et l'accès aux services sociaux de base

Groupes cibles et bénéficiaires

Le projet ambitionne de toucher 30 000 ménages pour environ 185 000 bénéficiaires, soit 24,3 % de la population de la zone d’intervention. Il vise à atteindre 40 % de femmes et 30 % de jeunes. Il s’agit des :

  • Petits producteurs ruraux dont le capital productif et les moyens d’existence sont sévèrement affectés par l’amenuisement continu des zones de culture résultant du changement climatique ;
  • Des petits éleveurs dont le cheptel fait face aux difficultés d’accès aux soins de santé animale et à la raréfaction sévère de fourrages et points d’abreuvement ;
  • Des ménages ruraux pauvres éprouvant des difficultés d’accès aux services sociaux de base, en particulier les ménages dirigés par des femmes et les jeunes ;
  • Des jeunes en situation de sous-emploi ou sans emplois ayant tendance à émigrer ;
  • Des organisations de petits producteurs et d’éleveurs affichant un faible niveau de structuration et de gouvernance ;
  • Et des membres des institutions et organisations rurales exerçant des mandats dans la gouvernance locale.
Stratégies et approches

La Stratégie de PROGRES s’articule autour de deux principaux axes : Un premier axe qui consiste à faire une promotion sociale plus élargie de l’intégration du genre et de l’inclusion sociale, et un second axe qui porte sur des appuis directement orientés vers les femmes et les plus vulnérables.

PROGRES prévoit la mise en place de mesures d’autonomisation qui permettront aux groupes cibles d’avoir la même chance pour bénéficier des activités du projet, et qui encourageront leur participation. Ces mesures d’autonomisation incluent, entre autres :

  • (i) Une large diffusion des informations et une sensibilisation sur le projet et ses interventions pour que les potentiels bénéficiaires aient accès à l’information et puissent y participer ;
  • (ii) La promotion de l’approche intra-communautaire participative qui favorise l’inclusion et la participation des plus pauvres et vulnérables dans les activités du projet et le processus de planification et de gestion du développement local ;
  • (iii) Le ciblage des femmes, des jeunes et des petits producteurs/éleveurs à travers leurs cercles d’appartenance socio-économiques actuels afin que le projet ne dénature pas l’organisation et la dynamique sociale au niveau de la communauté ;
  • (iv) L’appui à l’intégration et à la participation des femmes dans les OP, l’appui à la création d’OP de femmes ou composées en majorité de femmes et de jeunes et leur renforcement à une bonne gestion ; et
  • (v) Le renforcement des femmes en leadership et communication au sein de leur OP.